Bibliographie : Omajajari - épilogue

Il fallait satisfaire notre curiosité après avoir été jusqu'au bout de la présentation de ces ouvrages. On a posé trois questions au éditeurs d'Omajajari. Pour notre plus grand plaisir, ils furent diserts.


Pourquoi Omajajari ?
Assomption 2007, au détour d'une conversation innocente (divisez le nombre de jours qui précèdent le 15 août par le nombre de ceux qui suivent et vous obtenez le nombre d'or) : nous nous rendîmes compte que, pour le centenaire de la mort d'Alfred Jarry, quelques rééditions sans grand intérêt, de l'anecdotique muséifié, les illuminations ubuesques du palindrome d'hiver et une pincée de revues lui consacrant un numéro ne faisaient pas un anniversaire à la hauteur du personnage (un demi-étage). Aussitôt, l'idée fut l'objet de plus haute vertu : Omajajari. C'est-à-dire un ensemble réunissant commentaires à l'oeuvre jarryque et textes de création inspirés par celle-ci. Le 19 août, ce message fut envoyé à une trentaine de personnes que nous pensions susceptibles de :

Bonsoir,

Petite proposition : nous aimerions publier, pour la Toussaint, un ensemble de plaquettes en hommage à Alfred Jarry (le centenaire de sa mort)
- il y aurait un auteur par plaquette, pour chacune d'elle un texte court (jusqu'à 20 000 caractères environ ou entre 4 et 12 pages format A6)
Si l'idée vous tente, nous serions très heureux de recevoir un texte de vous, pour fin septembre, ce serait bien.
Seriez-vous partant ?

amicalement,

Céline Brun-Picard & Grégory Haleux

Pourquoi en avoir fait une série de plaquettes plutôt qu'une anthologie ?
L'idée d'une simple anthologie ne nous a, à l'origine, pas effleurés. Ceci dit, nous pensons aujourd'hui à réimprimer cet ensemble sous la forme d'un seul recueil car, décidément, la fabrication des plaquettes prend du temps... Mais si nous y pensons, c'est toujours omajajariquement, c'est-à-dire sans ce que le mot « anthologie » colporte de générique : la variété des textes et des auteurs d'Omajajari est au-delà de l'anthologie, n'est-ce pas ? C'est d'abord cette diversité voulue qui nous a décidé à en faire plusieurs plaquettes. Comme les 27 livres pairs du Dr Faustroll sont une sorte d'autoportrait de Jarry, Omajajari devait être une quintessence de la réception – « polyèdre d'idées » – de son oeuvre.
Nous espérions que, sur la trentaine d'élus, une huitaine accepterait l'invitation, quitte à nous démultiplier en tant qu'auteurs pour combler le manque. Mais nous reçûmes tant de réponses positives, d'autant que l'appel circula parmi les spécialistes – au passage, décochons cette flèche : la plupart de ces spécialistes sont apparemment plus enthousiastes à écrire qu'à lire sur le même sujet –, que nous dûmes en refuser et concevoir un objet deux fois plus gros que ce que nous imaginions.
Saluons d'ailleurs les protagonistes d'avoir adhéré à un projet si précipité jusqu'à, cerise sur le gâteau,  accepter de réaliser une illustration de couverture, comme nous le leur demandions quinze jours avant la date d'impression prévue. Ce mode d'illustration s'est imposé parce qu'il nous semblait intéressant que la distinction visuelle entre les livrets aille de paire avec la variété des genres et des styles. Nous ne nous attendions pas à ce que cette nouvelle proposition soit prise avec tant d'enthousiasme ni à ce qu'elle suscite tant de créativité graphique.

Y aura-t-il une suite à cette série ?
Non, ni de série à cette suite. Omajajari fut conçu de manière événementielle et dans l'improvisation. Si un projet similaire devait naître, par rapport à Jarry ou à un autre, cela se ferait aussi spontanément et nous n'avons pas à le prévoir. N'oublions pas non plus que si Omajajari est constitué de différents livrets, il forme un ensemble clos, ses différentes parties n'étant d'ailleurs pas vendues séparément.
N'y aurait-il pas à ce propos, cher Yves, derrière le terme – « collection » – que tu emploies pour désigner Omajajari, une déformation professionnelle ? Car si l'ensemble peut être vu, au sens matériel, comme une collection, il ne l'est pas au sens éditorial. Omajajari est le nom d'un geste qui est aussi le titre d'une somme de textes. Nous sommes d'ailleurs radicaux sur ce point : pas de collections chez nous, tout à la même enseigne – Cynthia 3000, nom assez éloquent pour se passer de sous-catégories, n'est-ce pas ?

20 commentaires:

  1. Cher Tenancier, j'espère que vous avez transmis nos félicitations aux meneurs de Cynthia 3000 pour cette magnifique oeuvre (que je sens que je vais m'offrir pour mon petit Noël).
    En tout cas, voilà de la belle ouvrage !

    Otto Naumme

    RépondreSupprimer
  2. Otto, ne chaussez donc pas votre chapeau inutilement pour aller à la ville, par ces temps froids. Sachez que cette œuvre bénéficie d'un mode de diffusion particulier : on ne peut se la procurer que sur le site de l'éditeur directement. Les libriaires ne peuvent la commander.

    ArD

    RépondreSupprimer
  3. Chère ArD, si Otto se chausse d'un chapeau, il devrait se coiffer les pieds.
    (Ce n'est pas une contrepèterie).

    RépondreSupprimer
  4. Cher Otto, faites-la vous envoyer...

    RépondreSupprimer
  5. George, que vous voilà mauvais esprit...
    Cela dit, merci, chère ArD, de la suggestion, j'avais effectivement vu. Mais, comme le suggère ingénument ce cher Christophe, je crois que je vais faire une liste de Noël :

    "Cher Mystérieux Expéditeur,
    J'espère que vous allez bien et que vous n'avez pas trop froid dans vos lointaines contrées.
    J'ai été sage cette année et j'ai reçu plein de jolies images.
    Pour Noël, j'aimerai bien recevoir la collection Omajajari publiée par Cynthia 3000.
    Vous pourrez la déposer près de la cheminée, pas à l'intérieur, nous faisons du feu et les livres risqueraient de brûler, ce qui serait dommage.
    Merci d'avance, cher Mystérieux Expéditeur, et passez le bonjour à Rudolphe."

    Otto Naumme

    RépondreSupprimer
  6. Vous avez oublié d'ajouter, tel Boby Lapointe, les hommages à madame Lemystérieusexpéditeur…
    Et ce Rudolphe, sinon ? Ce n'était pas Roland, auparavant ?

    RépondreSupprimer
  7. Otto, ravis que notre fromage vous plaise !
    ArD, si le libraire est particulier, il n'y a aucun souci. Sinon, il peut nous commander à partir de 3(non pas mille) ouvrages, ce qui serait excentrique !
    Un nouveau slogan, peut-être, pour Cynthia 3000 : "Un catalogue idéal pour vos énigmes épistolières !" et lettre d'attestation du Corbeau offerte.

    RépondreSupprimer
  8. Vous connaissez le Corbeau, Cynthia ?... Rappelons que L'Épave du Cynthia est également un titre vernien...
    Hé hé...

    RépondreSupprimer
  9. Non, Rudolphe, c'est le renne au nez rouge (et, très incidemment, un clin d'oeil à Donald Westlake, les poivrots du O.J. Grill & Bar évoquant régulièrement cet animal...).
    Mais j'ai effectivement oublié madame Lemystérieuxexpéditeur. Pour autant qu'il ne s'agisse pas d'une Mystérieuse Expéditrice, auquel cas il ne faudrait pas oublier monsieur Lamystérieuseexpéditrice (à moins que l'Expéditeur(trice) soit homosexuel(le), mais là, ça devient compliqué...).

    Otto Naumme

    RépondreSupprimer
  10. Bonjour à vous, Cynthia. J'aime bien votre nouveau slogan. Cela séduira peut-être également notre Mystérieux Expéditeur.
    Après tout, il a déjà fait le tour d'un certain nombre d'éditeurs français et belges de qualité, ce serait bien le diable qu'il ne connaisse pas déjà vos productions !

    Otto Naumme

    RépondreSupprimer
  11. Cynthia : merci de votre réponse, figurez-vous que je tiens cette information de mon libraire à qui j'avais voulu commander cette chronologie numérique, mais en vain... et j'en suis toujours là, à devoir passer à l'acte, à moins que le Père Noël d'Otto ne fasse coup double, sait-on jamais.

    ArD

    RépondreSupprimer
  12. Pourquoi ne les commandez-vous pas directement chez l'éditeur, comme je l'ai fait moi-même ?
    Il faut tout de même savoir que les petits éditeurs, faisant de petits tirages, travaillent sur des marges extrêmement réduites et que commander ces livres par un libraire rogne d'autant cette dite marges, surtout que ces livres sont en génral pas défendus du tout par l'ordinaire des boutiquiers qui ne connaissent que le 13/12, le 45 jours-fin-de-mois et le système des offices pour obtenir les nouveauté. Devons-nous encourager ce type de courage, justement ?

    RépondreSupprimer
  13. Très juste. Et beaucoup plus aisé que de passer commande au Mystérieux Expéditeur…

    RépondreSupprimer
  14. Eh bien non Tenancier, vous êtes à côté de vos chaussures, mon libraire est particulier : il connaît très bien Cynthia et il aurait même, je pense, commandé au moins un autre exemplaire.

    Je vérifierai dès demain cette histoire de trois exemplaires. Je sais commande directement à Cynthia, puisque je l'ai déjà fait, mais allez savoir pourquoi, j'avais envie de passer par mon libraire charmant. Ce sont des choses de la vie, les relations avec son libraire, je nevais pas vous faire un dessin, à Vous quand même ?

    Quant à vous George, j'ai beau cherche, je me demande ce qui vous autoris à une telle assertion. Otto n'avait encore jamais passé commande jusqu'ici, si ?(!)

    ArD

    RépondreSupprimer
  15. e parle du tout venant, ArD, pas de ceux qui font un véritable travail. Je pense avoir été assez clair dans ma description, pourtant...
    En tout cas, cette histoire de Mystérieux Expéditeur déborde un peu beaucoup sur les commentaires. Faites attention à l'effet de cénacle qui pourrait décourager beaucoup d'autres personnes qui arrivent ici et qui ne savent trop à quoi nous faisons tous allusion.
    (C'était : Le Tenancier donne un bref coup de sifflet à roulette)

    RépondreSupprimer
  16. Tenancier, je me permets de moduler votre propos sur les libraires outrecuidants qui auraient pour effet de rogner ou de massicoter (selon qu'on se la joue Assouline ou pas !) les marges des petits éditeurs : en effet, le prix du même livre en librairie est plus élevé qu'en achat direct au petit éditeur.

    ArD

    RépondreSupprimer
  17. ArD, je pense que cette disposition est en contradiction avec la loi sur le prix du livre. Faut vérifier. Je rappelle que j'ai mis cette loi dans un billet ici-même.

    RépondreSupprimer
  18. Otto, il suffit, le rose nous monte aux joues.

    Tenancier, nous connaissons bien des corbeaux (l'oiseau n'est pas rare), et parmi eux, qui sait, peut-être Le ?

    ArD, pensons comme Yves, que cette disposition est hors la loi... Quant à l'histoire des trois exemplaires, ne vérifiez pas auprès de votre libraire : il a peu de chances de la connaitre, étant donné qu'elle est loin des usages et que nous gardons quasi secrètes nos conditions générales de vente.
    Et à propos de libraire... Nous sommes en relation avec 2 libraires de votre ville (tous deux réellement particuliers), et serions prêts à parier que l'un deux est le vôtre.

    RépondreSupprimer
  19. ArD, relisez le propos d'Otto hier à 17h50 : si ce n'est pas une commande, ça…

    RépondreSupprimer

Les propos et opinions demeurent la propriété des personnes ayant rédigé les commentaires ainsi que les billets. Le Tenancier de ce blog ne saurait les réutiliser sans la permission de ces dites personnes. Les commentaires sont modérés a posteriori, cela signifie que le Tenancier se réserve la possibilité de supprimer des propos qui seraient hors des sujets de ce blog, ou ayant un contenu contraire à l'éthique ou à la "netiquette". Enfin, le Tenancier, après toutes ces raisons, ne peut que se montrer solidaire des propos qu'il a publiés. C'est bien fait pour lui.
Ah oui, au fait... Le Tenancier ne répondra plus aux commentaires anonymes. Prenez au moins un pseudo.

Donc, pensez à signer vos commentaires, merci !

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.